1er Travail

La classe de 5ème2 (Professeur de Lettres : Mme Troly – Professeur d’Éducation musicale : Mme Pialoux) a été divisée en 7 groupes. Chacun d’entre eux a eu pour consigne d’explorer le répertoire d’un des 6 chanteurs représentés dans le Vol.1, puis lors d’un exposé en classe en présence de Marc Crichi, devra présenter une brève biographie/discographie de chaque interprète. Parallèlement, chaque groupe choisira une nouvelle chanson afin de la faire découvrir à l’ensemble de la classe.

Groupe 1 : Amjad, Badis, Naël et Maël nous parleront de Jacques BREL et nous feront écouter « Le port d’Amsterdam ».

 

Groupe 2 : Marion B et Marion F, Elodie et Anaëlle nous parleront de Renan LUCE et nous feront écouter « Repenti ».

 

Groupe 3 : Tristan, Hamza, Wassila et Pierre nous parleront de Francis CABREL et nous feront écouter « L’encre de tes yeux ».

 

Groupe 4 : Téri, Léo, Sergueï et Logan nous parleront de Georges BRASSENS et nous feront écouter « Quand on est con… »

 

Groupe 5 : Quentin, Joris, Paulin et Arnaud nous parleront aussi de Francis CABREL et nous feront écouter « Dur comme fer ».

 

Groupe 6 : Térence, Célestin, Carla et Erin nous parleront de Charles AZNAVOUR et nous feront écouter « Je me voyais déjà ».

 

Groupe 7 : Valentine, Leïa et Coline nous parleront de Jean-Jacques GOLDMAN et nous feront écouter « Je te donne ».

 

Pour ouvrir le tableau récapitulatif, cliquez sur le lien ci-dessous :

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Tous les élèves semblaient très impliqués dans ce premier travail d’exposé

et ce fut un réel plaisir de passer ces deux heures en leur compagnie.

Certains d’entre eux ont même reçu le Vol.2 en cadeau,

dédicacé par Marc Crichi.

***

Bientôt, une histoire écrite par les élèves de 5ème2 à découvrir ici,

inspirée d’une chanson française de leur choix…

***

L’Aziza

Une histoire remarquable, inspirée d’une des plus belles chansons françaises et écrite par des élèves de 5ème qui ont bien compris -cela se voit dans leur manière d’amener les choses – que l’amour n’a ni frontières ni limites. Nous sommes très impressionnés par la qualité de ce texte, qui montre s’il le fallait, qu’une petite étincelle s’est produite au cœur de ces cerveaux en formation…

Marc & Nadia Crichi

Aziza :

          Moi, Aziza, avant que l’histoire ne commence, je vivais à Casablanca dans une casbah ; j’avais 20 ans. Mon père était imam. Je vivais toujours chez lui. Il avait voulu me marier avec le fils de mon voisin, Ahmed, mais je lui avais tenu tête car je ne ressentais aucun amour pour ce dernier. Depuis ça, le soir, quand je lui servais à manger, mon père me jetait un regard noir.

Pourtant, quand je me regardais dans la glace, je voyais une fille brune aux cheveux longs et bouclés, au regard brillant rempli de pourquoi; « pourquoi est-ce que je ne peux pas me marier avec quelqu’un que j’aime ? Pourquoi mon père ne me laisse pas voyager? Pourquoi mon père ne me laisserait-il pas tranquille ?… »

 

Paul :

          Un vendredi matin comme les autres, mon chef entra dans mon bureau et me dit : « Paul, j’ai une grosse affaire pour toi. Un riche commerçant marocain a besoin d’un architecte quelque temps. Tu pars dans trois jours à Casablanca… »

C’était inattendu pour moi. Je me préparai soigneusement car ce séjour pouvait déterminer mon avenir. Le jour du départ, je pris ma valise et montai dans le taxi qui m’attendait en bas de mon immeuble. Direction : l’aéroport Roissy Charles de Gaulle ! Une fois dans l’avion, je me demandais comment précisément étaient les maisons là-bas, à quoi ressembleraient les gens. J’imaginais des femmes marchant librement et sans voiles et d’autres, au contraire, drapées de grandes robes.

 

Aziza :

          Comme tous les mardis matins, je me levai et déjeunai tranquillement, pour ensuite aller me promener dans les rues de Casa. J’aimais bien me balader dans cet endroit, car il y avait un souk avec de beaux tissus et de délicieuses épices. A force d’y aller, je connaissais beaucoup de vendeurs, je croisais souvent les mêmes personnes. L’un de mes amis vendait du pain, que j’achetais à chaque fois que j’y allais.

J’entendis un client crier, et je me retournai, tournant le dos à l’étal de mon ami. C’était en fait mon père qui m’ordonnait de rentrer. Il était à l’entrée de la mosquée, celle-ci était à l’autre bout de la rue. Au milieu de la foule, quand je me dirigeais vers lui, je fus bousculée par un jeune homme différent des autres: il était vêtu d’un costume noir, orné d’une cravate rayée et d’une chemise blanche. Il portait un panier dans lequel je l’aidai à remettre ses légumes tombés par terre. Je me perdis dans son regard bleu et son sourire éclatant. A cet instant, j’oubliai mon père qui continuait de hurler depuis la mosquée car je voulais savoir quel était ce mystérieux garçon. Son regard soutenait le mien : c’est là que je compris que je ne pouvais pas le laisser partir sans lui dire un mot. Alors je m’approchai et lui aussi, il devait penser la même chose que moi. Je lui fis un signe de la main pour lui dire bonjour et je lui demandai son nom. Aucune parole ne sortit de sa bouche, alors je lui reposai ma question en pensant qu’il n’avait pas entendu. Il ne répondit toujours pas, mais il me fit comprendre par des gestes qu’il ne parlait ma langue. En gardant espoir qu’il me réponde, je prononçai mon prénom, il fit de même. « Paul », entendis-je. Il me sourit. Paul continua à reproduire des gestes mais je vis mon père venir vers moi : je compris qu’il perdait patience. Il entra dans le marché et se rapprochait de moi, furieux. Je ne pus donc pas rester avec Paul, alors je fuis sans donner d’explications et je rejoignis mon père qui me ramena à la maison par le bras.

 

Paul :

          Le dimanche matin qui suivit mon arrivée au Maroc, je me rendis au souk de Casablanca, je voulais acheter des légumes du pays. Le souk était très coloré, surtout par des couleurs chaudes. Il y avait des montagnes d’épices parfaitement présentées. En quittant les étals de légumes, je bousculai une jeune femme et mes légumes tombèrent. Je m’excusai auprès d’elle mais elle ne me fit aucune réponse. Je compris qu’elle ne parlait pas français. Elle m’aida à ramasser mes légumes. Elle me sourit, je fis de même. Elle était d’une beauté si rayonnante sous son voile que j’en restai bouche bée. J’essayai de communiquer par les gestes mais ce n’était pas facile. Je lui demandai par les gestes comment elle s’appelait. Elle dit : «  Aziza ». Je lui dis : « Paul ». Elle se fit appeler par quelqu’un et partit précipitamment.

Le lendemain soir pourtant, je devais reprendre l’avion. Pendant mon voyage de retour, je ne pensai qu’à cette petite brune enroulée d’un drap aux yeux remplis de « pourquoi  » : L’Aziza.

En quittant l’aéroport, je repensais encore à elle, je rentrai chez moi, je mangeai, me douchai et me lavai les dents : je la vis dans mon miroir, ma brosse s’ arrêta et je revis ses beaux yeux bruns. J’allai me coucher mais je n’arrivais pas à dormir : je me demandais où elle était, ce qu’elle faisait. Ma belle Aziza.

 

Aziza :

         Le surlendemain, je retournai au marché, mon ami le vendeur de poissons m’apprit une triste nouvelle : mon bel inconnu avait quitté le Maroc. Je fus très attristée par son départ. Je me rendis compte petit à petit que je ne le reverrais peut-être jamais, et cela me déchira le coeur. J’avais vingt ans et j’avais déjà refusé tous les prétendants de mon père.  Je commençais à chercher des solutions car je n’arrivais pas à l’oublier, cet étranger, qui s’appelait Paul.

Je réfléchissais au moyen d’organiser mon voyage pour le retrouver mais j’avais peur de me perdre en route.Je décidai finalement de le rejoindre à Paris. Paul devait être à Paris. J’appréhendais les difficultés de mon voyage mais il était entré dans mon esprit et je n’avais qu’une attente : le revoir.

Un matin, je me rendis au Consulat de France, il y avait une file d’attente impressionnante. J’attendis pendant des heures. Quand ce fut mon tour, une dame vint me voir. Je lui expliquai la raison de ma visite. Elle me fit comprendre que ça ne serait pas possible d’obtenir le visa pour aller en France. J’essayai de lui faire changer d’avis mais rien à faire, la dame ne voulait point me donner ce visa. Je sortis du consulat les larmes aux yeux. Sur le chemin, je vis mon cousin Saad qui travaillait beaucoup et qui gagnait beaucoup d’argent. Je lui racontai ma situation et il me proposa :

— Je vais demander à mon patron de t’aider, il connaît des gens au Consulat.

— Merci !

Après avoir vu mon cousin, je parlai de mon prochain départ à ma mère. Ma mère était d’accord mais le plus dur était de convaincre mon père. Deux semaines plus tard, Saad vint me rendre visite. Il me dit :

— C’est bon, tu peux partir en France, tiens, ton visa.

— Merci beaucoup.

Le lendemain matin, j’allai dire au revoir à ma mère et c’est le cœur lourd et en cachette de mon père que celle-ci me laissa partir loin de la maison.

Me voilà enfin à Paris, je viens de me rendre compte que je sais juste qu’il s’appelle Paul et qu’il vit à Paris… Et je sais aussi que Paris est une immense ville, comment vais-je faire pour le retrouver ? Je ne connais pas son nom. Hors de question d’aller à la police ou à la mairie pour demander de l’aide. Je ne peux pas demander de toute façon, je ne comprends pas très bien le français et je ne peux encore moins le parler… Je me souviens que Paul était vraisemblablement venu au Maroc pour son travail, je ne lui ai pas demandé quel était son travail d’ailleurs… Je suis vraiment perdue, comment vais-je faire? Devrais-je retourner à la maison? Les gens me regardent bizarrement ici, peut-être parce-que je suis une étrangère ; ma peau sombre est devenue un fardeau.

Non! Je ne dois pas abandonner. Je dois aller dans un endroit très fréquenté, par exemple la tour Eiffel, il y a beaucoup de gens qui y passent, Paul passera sûrement un jour par là. Mais pour l’instant, je dois trouver un endroit où dormir. Devrai-je dormir dehors? Je me trouve un coin derrière un café et m’y assoupis. Je dois rester, je veux absolument revoir Paul. Je dois lui dire que je l’aime. Même s’il ne le comprend pas, même s’il me rejette, tant pis, je dois le revoir au moins une fois.

Puis un beau matin, je contemplais la Tour Eiffel . Qu’elle était belle cette ville ! Au pied de cette tour, je me sentais toute petite et je songeais toujours à Paul… Pourvu qu’il veuille de moi…

Devant moi, des enfants jouaient, des familles se promenaient et un couple enlacé passa devant moi, je fus envieuse de leur bel amour.

Le lendemain, je revins devant la Tour Eiffel. J’avais entendu dire la veille qu’à Paris, pour trouver (ou pour retrouver dans mon cas) son grand amour, il fallait monter tout en haut de cette grande tour. Donc je m’achetai avec le reste de mon argent un billet pour monter. J’avais réussi à arriver en France alors pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout ? Arrivée en haut, je fis le tour puis attendis pendant des heures ! Mais Paul ne montra pas le bout de son nez…Hélas c’était le moment de redescendre. Il n’y avait plus personne et la Tour Eiffel allait fermer. Je me retournai donc pour partir et heurtai quelqu’un. Je relevai la tête pour lui dire de faire attention et vis… Paul ! Quelle surprise ! Puis, il me cria : « Je te veux si tu veux de moi. Que tu vives ici ou là bas, ce n’est pas un problème pour moi, Aziza».

Alors, nous nous tombâmes dans les bras l’un de l’autre, tout en haut de ce gigantesque monument de fer.