Histoire inspirée de Maître Gim’s

Verdict du jury :

Le travail effectué par les élèves de 5ème 2 est de très bonne qualité. Pourtant, rendre cohérent un texte écrit par 25 personnes, n’a pas dû être si facile.

Dès le début de l’histoire, le lecteur est plongé dans un contexte où règnent à la fois l’amour et le mensonge.

Les personnages sont crédibles aussi bien dans leurs déclarations que dans leurs comportements, et correspondent parfaitement à l’idée que l’on peut se faire en écoutant la chanson de Maître Gims.

Brisé n’était pas le titre que nous préférions de cet excellent chanteur, mais les élèves de Madame Troly (professeur de Français) ont réussi ce tour de force qui consiste à nous plonger au cœur de cette chanson pour en découvrir tout son sens.

En fait, nous devons reconnaître qu’ils sont parvenus à faire avec nous ce que nous essayons de faire avec eux, c’est-à-dire : apprécier pleinement une chanson, en visualisant mentalement et en haute définition, l’histoire qu’elle raconte.

Chapeau bas !

Marc & Nadia Crichi



17 juin 2015,

Chère Camélia,

 

Je t’écris cette lettre pour exprimer mes sentiments. J’avais tout compris sans dire un mot. Tu avais ce sourire au coin des lèvres quand tu mentais. J’essayais d’y croire encore et encore. Je me voilais la face quand je pensais que tu m’aimais encore. Je me posais souvent cette question: « Est-ce que je t’aime, je sais pas si je t’aime. »

Maintenant il faut que je te dise tout depuis le début : ce que j’ai ressenti en te voyant, mes belles années jusqu’à ta trahison, toute notre histoire… Les larmes coulent jusque sur mes épaules…

 

Aujourd’hui encore, je me rappelle nos meilleurs moments du début. Ce samedi matin là, j’étais en train de déjeuner des tartines au Nutella avec un délicieux cappuccino à la main. Je t’avais invitée au restaurant qui se trouve au bord de la mer, notre lieu de rendez-vous, pour te dire une nouvelle.

Une fois fini mon petit-déjeuner, je pris ma veste, mes clés, fermai la porte et partis pour mon rendez-vous. Je m’installai à la table que j’avais réservée et j’attendis ma femme. Quelques minutes plus tard, je la vis arriver. Elle était habillée d’une robe bleu clair qui lui arrivait jusqu’aux genoux. Cheveux détachés et bouclés : c’était toi, celle que j’aimais. Tu t’es dirigée vers moi et nous avons discuté en mangeant.

A la fin du repas, je me suis levé et je t’ai donné une enveloppe en te disant :

– Ouvre l’enveloppe, il y a une surprise à l’intérieur.

Alors, tu l’as ouverte et tu en as sorti deux billets de vacances d’une semaine à Hawaï. Tu m’as sauté dans les bras en me disant :

– Merci mon amour, je t’aime !!!!!

– Moi aussi je t’aime ! Nous partons Lundi.

 

Le jour du départ, le lundi suivant, nous nous sommes envolés à Hawaï. Nous avons passé la semaine ensemble. Nous avons visité, nous nous sommes promenés : C’était le bonheur !… Du moins, à ce que je croyais.

 

Régulièrement, tu m’envoyais des messages, tu m’écrivais des lettres, comme celle-ci que j’ai retenue par cœur:

« Mon Gims chéri,

Ça fait deux ans que nous sommes en couple. Et j’espère que ça va durer encore longtemps. Je t’aime de plus en plus chaque jour, mon amour. Et je ne cesserai de te le dire encore et encore, que je t’aime.

Tous nos rendez-vous qu’on a eus font de moi la plus heureuse. Si tu me trompais par la suite, je serais très meurtrie. Je te l’ai dit, tu as ce sourire que je n’oublierai jamais, mon chéri.

                           Camélia»

 

Et puis il y eu ce jour où je t’ai invitée à ce dîner familial, dans notre restaurant en bord de mer. John, mon frère, m’a dit que j’avais trouvé la bonne compagne. C’était à la tombée de la nuit où il faisait assez chaud. Mon père t’a beaucoup parlé, ce qui voulait dire qu’il t’appréciait beaucoup, il t’a même proposé un café.

Mais ma mère avait deux, trois soupçons. Elle te trouvait … sinistre et pas assez sincère. Moi je te trouvais parfaite et mon père aussi. Il a dit qu’il voulait bien te revoir un jour prochain, pour en savoir plus sur notre vie de couple. Mais c’est ma mère que j’aurais dû un peu mieux écouter…

 

Le temps a passé et on sortait quelquefois ensemble, John, toi et moi. Et puis, cette nuit-là, tout a basculé. Dans la discothèque où nous étions, tu as regardé toute la soirée mon frère John en lui adressant des sourires complices. Plus tard, dans la rue, alors que tu m’avais laissé seul à la fête, je vis une chose terrible. Je te vis embrasser un autre homme. Je m’approchai plus près, je me cachai derrière une voiture et vis que c’était un homme grand… et surtout que c’était mon frère : John !…

 

Je rentrai chez moi en pleurant.

A partir de ce jour, mon cœur souffrait comme si un éclair était venu le frapper de plein fouet. Tu m’as trahi et brisé comme une vulgaire branche. Tu m’as sali, anéanti et tu m’as fait du tort parce que le cerveau suit le cœur. Tu m’as poignardé dans le noir.

 

Après ça, je ne dormais presque plus; quand j’arrivais à fermer les yeux, je faisais toujours le même cauchemar, ça se déroulait ainsi: nous avions préparé notre mariage depuis plusieurs mois et c’était enfin le grand jour. Tout avait bien commencé, jusqu’au moment où le maire dit : «  Je vous déclare mari et… » Soudain une personne dit : « Stop! Arrêtez tout! » Tout le monde se demanda qui ça pouvait bien être. Puis John s’avança et dit : « Je m’y oppose » et toi, tu es allée dans ses bras et tu l’as embrassé. J’étais sous le choc, un éclair était tombé entre nous. Je t’ai demandé: « Est-ce que c’est une blague? ». Et tu m’as répondu : « Non, ce n’est pas une blague, désolée ». Puis j’ai fondu en larmes et après tu es parti avec John. Tu m’as poignardé dans le noir.

 

Un matin, je me suis réveillé de ce cauchemar avec une ferme résolution. J’ai claqué la porte de chez moi. Une fois dans ma voiture, je décidai d’aller chez mon ancienne bien-aimée pour mettre les choses au clair.

Une fois devant ta porte, j’ai frappé. Tu m’as ouvert et je t’ai dit :

– Écoute-moi Camélia! Je suis venu chez toi pour t’annoncer notre rupture en ce beau jour d’été. Ta trahison a été comme un coup de tonnerre au plus profond de mon cœur. C’est pourquoi je vais mettre fin à notre couple. Va plutôt voir mon frère John !…

– Mais je peux t’expliquer mon amou…  »

– Non ! Je ne veux pas savoir, tu m’as trahi ! Je ne veux plus te voir !  »

– Laisse -moi une chance ! T’es-tu exclamée.

D’un regard je t’ai simplement répondu adieu. Puis j’ai claqué la porte de chez toi et je suis reparti chez moi apaiser mes souffrances.

 

Malgré tout, tu t’es accrochée, tu m’as écrit un nouveau message qui a failli me retourner le cerveau. Celui-là encore, je m’en souviens très bien, tu disais:

 

« Mon amour,

En dépit de ce que tu crois, avec John nous ne sommes que de simples amis. L’autre fois, à la sortie de la discothèque, tu m’as vue l’embrasser mais tu as eu une illusion, nous ne nous sommes jamais embrassés. Je te suis fidèle. Nous nous sommes juste rapprochés comme le feraient de simples amis.                           

La première fois que j’ai vu John, je l’ai considéré comme mon beau-frère, il ne s’est rien passé entre nous! Je te le jure! Je t’en supplie, crois moi! Je tiens trop à toi pour te tromper avec qui que ce soit ! Je ne veux pas que tu me quittes, mon cœur se briserait ! Je ne veux pas que tu me quittes, je t’en prie, crois moi, n’oublie pas que je t’aime.

                                                                 Camélia »

 

« Mon amour, Mon amour », ce ne sont que des mots vides de sens dans ta bouche.

« Mon amour, mon amour », depuis qu’on sort ensemble tu ne fais que me mentir, en fait. J’en ai assez de tes mensonges. Ta dernière lettre en est la preuve vivante… Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, ce n’est que mensonge. Je ne crois pas à ta lettre, je ne peux pas enlever tes mensonges de mon cœur mais le feu pourra les chasser du papier, alors c’est fini. Nous deux c’est fini, tu m’as poignardé dans le noir.

A cette heure, face à l’immensité bleutée, les larmes me consument. Je partirai au soleil couchant en chantant mon désespoir.

 

Gims

 

 

Au crépuscule d’une belle journée ensoleillée, sur le sable chaud, bordé par une mer d’huile renvoyant des reflets orangés, un homme s’avance. Il porte un tee-shirt blanc mais on dirait qu’il est mouillé… Il tient à la main une lettre ; et dans l’autre main, un briquet. Son visage est baigné de larmes mais ses yeux lancent des éclairs et une très grande tristesse, un très grand chagrin le rongent. Puis, tout à coup, il allume le briquet et laisse la flamme envahir lentement le papier. Il est désormais à genoux et regarde au loin les cendres emportées par le vent.